jeudi 24 avril 2014

De l'art de trouver un (bon) titre


Si vous vous êtes déjà lancé dans la conception d'une œuvre – que ce soit un film, un roman, un poème, un scénario, une BD ou autre – vous avez déjà été confronté à la lourde tâche de trouver un titre pour votre projet. Ça peut paraître une bien mince affaire, genre la petite touche finale après des mois/années/décennies de travail à la sueur de notre front, mais en ce qui me concerne, c'est tout un art. Et c'est difficile. D'autant plus que le titre, c'est le premier contact du vaste monde avec notre œuvre – s'il est moisi, ça va décourager les lecteurs/spectateurs potentiels en moins de deux. Il faut que le titre attise la curiosité du lecteur, qu'il en dévoile juste assez sur l'intrigue pour donner envie sans toutefois spoiler quoi que ce soit.

Du coup, on ne peut qu'admirer les petits génies qui ont pondu des titres absolument mémorables – applaudissements et confettis pour le J'irai cracher sur vos tombes de Boris Vian, une grande óla pour le A Clockwork Orange de Anthony Burgess (Orange Mécanique en français, ce qui sonne pas mal non plus), et une montagne de cupcakes pour Stanley Kubrick et son Dr. Strangelove, Or: How I Learned to Stop Worrying and Love the Bomb. Voilà le genre de titre qui donne immédiatement envie, vous en conviendrez.


La question du titre, je me la pose sans cesse depuis que j'ai décidé de publier une version papier de mon roman. Jusqu'à présent, il s'appelait Birth of a Pirate. Un titre que je lui avais donné tout au début, alors que je publiais le premier chapitre en ligne – un titre qui m'était venu spontanément, comme ça (en anglais parce que c'est toujours plus classe en anglais, on est d'accord), et que j'ai toujours gardé depuis sans vraiment réfléchir à sa qualité. Lorsque j'ai attaqué le tome 2 de l'histoire, j'ai inventé un titre dans la lignée du premier : A Pirate's life for Jack. Je voulais rester sur de l'anglais, et je voulais réutiliser le mot "pirate", puisque c'est quand même de ça que ça cause.

Sauf que voilà, je ne suis pas convaincue de vouloir/pouvoir garder ce titre pour la publication du livre. Premièrement parce que les titres en anglais prêtent à confusion – on aurait tendance à penser que le contenu du bouquin est en anglais aussi. Deuxièmement parce que même si ça sonne clairement bien, il y a comme un petit côté snob à utiliser la langue de Shakespeare au lieu de notre bon vieux français. Je me retrouve donc à devoir changer de titre, et en même temps ça m'embête : tous mes lecteurs qui avaient suivi l'histoire sur Internet la connaissent sous ce nom de Birth of a Pirate. Ce titre, c'est l'identité du roman, et le changer empêchera les "habitués" de s'y retrouver...

Bref, je suis en pleine recherche d'un nouveau titre. En français, si possible (même si toutes les idées qui me viennent à l'esprit sont systématiquement en anglais, c'est terrible). Se pose aussi la question des "sous-titres" : en effet, je compte publier les deux "tomes" de mon roman en un seul bouquin, avec une division en "Livre I" et "Livre II" (un peu à la Tolkien, oui oui). Il me faut donc un titre général, et éventuellement deux sous-titres pour chacune des deux grandes parties – ce n'est pas obligatoire, mais j'aimerais bien (sauf que ça implique de trouver non pas un, mais trois titres, nom d'une pipe.)


Lors de la sortie en 2011 du bouquin d'Ann C. Crispin The Price of Freedom (qui est, pour dire les choses clairement, une fanfiction au même titre que Birth of a Pirate, sauf qu'elle a été sponsorisée par Disney et se fait des couilles en or avec, la bougresse), j'ai été assez jalouse admirative de son titre. Son roman raconte sensiblement les mêmes événements que le mien (enfin, je parle de la trame générale, à savoir les (més)aventures d'un Jack Sparrow âgé de vingt-cinq ans), et je trouve son titre bien trouvé : l'idée de liberté, qui est finalement un des thèmes phares du roman (et un idéal cher à Jack, déjà à l'époque), et l'idée de prix à payer pour l'aquérir, cette liberté – autre thème essentiel, qui constitue une sorte de fil rouge de l'intrigue. Bref, j'aurais aimé le trouver moi-même, celui-là (il sonne même pas trop mal si on le traduit en français, c'est dire).

Malheureusement, les histoires de prix et de liberté ont déjà été pris, alors il faut que je me creuse les méninges, sans céder à la "facilité" de l'anglais, pour trouver LA bonne idée, celle qui collera exactement à mon histoire, celle qui attirera les lecteurs comme des mouches autour d'une crotte de chien (oui, j'aime les figures de style imagées), celle qui stimulera le mystère sans rien dévoiler... Autant dire que c'est pas simple, tout ça.

Si vous avez des suggestions, je suis preneuse, allez.

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